Capitelle de Centeilles
Le Capitelle
Le sol silico-caillouteux, sur un support de grès tertiaire (Bartonien) ici plus fissuré qu’ailleurs, se révèle, par ses qualités à la fois chaudes et filtrantes, idéalement adapté à ‘son’ cépage : le difficile Cinsault.
Le Cinsault fut à l’origine des grands crus languedociens des XVIII° et XIX siècles. Plus tard devenu le mal-aimé parce que implanté n’importe où, ce cépage à l’adaptation si limitée a retrouvé ici, dans la force de l’âge, avec ses souches aux troncs puissants et aux bras étirés par les tailles successives, les qualités que la tradition lui reconnaissait jadis et qui l’avaient fait élire au milieu de nombreux autres cépages.
Éraflé, foulé, interminablement macéré (huit semaines!) en cuves ouvertes, ‘pigé’ aux pieds vingt à trente fois, il exprime au terme de cette ‘obsessionnelle’ cuvaison toute la race dont il est susceptible.
Une belle nuance mauve,
l’attaque en bouche vive et pointue,
le milieu, sous-tendu par une acidité tonique et une chaleur voluptueuse,
exaltant des caractères de fruit et de bonbon, une finale aux tanins fondus,
enveloppés de feu et de moelleux.
Son toucher soyeux précède une belle fraîcheur et une longueur en bouche captivante ; ce vin est pour nous une précieuse œuvre d’art.
Un gigot d’agneau de sept heures.
Un gibier à plume, comme un filet de faisan avec une sauce aux champignons.
Filet mignon rôti au thym.
Une côte de bœuf d’Aubrac grillé.